(EcoFinances)- Après un ralentissement en 2023, la croissance au Gabon devrait s’accélérer en 2024 et 2025 pour atteindre 3% grâce au dynamisme du secteur non pétrolier, selon la cheffe d’équipe du FMI (Fonds monétaire international), Aliona Cebotari, qui a séjourné au Gabon du 23 janvier au 06 février 2024 dans le cadre des consultations au titre de l’article IV des statuts du Fonds. Une période pendant laquelle elle (avec les membres de son équipe) a échangé avec les autorités et le secteur privé sur la redynamisation de la croissance économique et l’augmentation du niveau de vie par l’accélération des réformes structurelles, et une plus grande transparence tout en « garantissant la soutenabilité budgétaire et la bonne gestion des finances publiques ».
Ainsi, d’après Mme Cebotari, la croissance du pays devrait, à moyen terme, se stabiliser légèrement en dessous de ce niveau (3%). Ce qui sera, apprend-on, insuffisant pour augmenter significativement le revenu par habitant. Tout comme elle pense que la croissance potentielle dépendra fortement de la mise en œuvre des réformes qui s’imposent.
Ces perspectives de croissance au Gabon sont ainsi annoncées par le FMI au moment où ce pays de 2,5 millions d’habitants est confronté à des défis importants, y compris, la baisse de la production pétrolière, la stagnation du revenu par habitant, un taux de chômage élevé, une faible gouvernance et une situation budgétaire fragile.
Assurer la viabilité de la situation budgétaire
Bien que le FMI salue les premières mesures prises par les autorités de la Transition en vue d’une plus grande transparence et d’un renforcement de la gestion des finances publiques (qui, selon lui, témoignent clairement de leur volonté de relever ces défis) ; ses équipes, qui viennent de boucler leur mission au Gabon, estiment toutefois que des mesures plus vigoureuses sont nécessaires pour assurer la viabilité de la situation budgétaire. Et intensifier, par conséquent, les réformes en matière de transparence et relancer la croissance.
Durant leur séjour en terre gabonaise, les équipes du Fonds ont pu se rendre compte que l’inflation a, vers fin 2023, baissé en dessous du plafond régional de 03% et qu’elle resterait autour de ce niveau en l’absence de nouveaux chocs. Tout comme elles ont pu relever que la croissance du crédit, financée par l’augmentation des dépôts, est forte malgré le resserrement de la politique monétaire régionale.
« Après un fort excédent ces dernières années grâce à la hausse des prix des matières premières, le solde du compte courant devrait diminuer progressivement à moyen terme en raison de la baisse des recettes pétrolières », indiquent-elles.
Quant aux réformes en matière de transparence et de gouvernance, dont certaines ont déjà été engagées par les autorités, le FMI pense que celles-ci devraient se poursuivre parce qu’elles seront essentielles pour relever les défis économiques.
