(EcoFinances) – Après la signature, le 16 août 2023 à Yaoundé, de la convention mettant en place la garantie de l’Etat au profit des entreprises locales pour un montant de 200 milliards de FCFA, le ministre des Finances (Minfi), Louis Paul Motaze, a dépêché, le 13 septembre dernier dans la capitale économique, le secrétaire général de son département ministériel, Gilbert Didier Edoa, afin qu’il explique aux acteurs économiques les contours de cette conventions signée récemment entre l’Etat du Cameroun, d’une part, et les établissements de crédit , d’autre part.
Les locaux du Groupement inter-patronal du Cameroun (Gicam), sis au quartier administratif de la ville de Douala qu’est Bonanjo (rue des ministres) a donc servi de cadre aux échanges entre les créateurs de richesses et le représentant du ministre des Finances. Face à ces derniers, Gilbert Didier Edoa, a rappelé que le dispositif de garantie actuel a pris en compte les imperfections qui avaient conduit à l’échec de la première tentative d’implémentation de la garantie de l’Etat en 2021. « Son opérationnalisation est donc marquée par la signature d’un accord-cadre avec les deux associations représentatives du secteur financier (Apeccam) et Anemcam) ainsi que de la convention avec diverses institutions bancaires et de microfinance », a-t-il souligné, insistant sur la répartition de l’enveloppe qui est mise à la disposition des entreprises publiques et privées cette année.
170 milliards de FCFA bénéficieront aux entreprises privées
Selon le secrétaire général du ministère des Finances, 70% de cette enveloppe (200 milliards de FCFA), c’est-à-dire 140 milliards de FCFA, sera affectée à la garantie des crédits octroyés aux entreprises du secteur privé (lesquelles doivent être de droit camerounais avec des capitaux majoritairement détenus par des Camerounais). Ceci, alors que 30% (soit 60 milliards) de cette somme est réservée aux entreprises et établissements publics.
Les garanties accordées aux grandes entreprises et aux PME (Petites et moyennes entreprises) sont-elles les mêmes ? Le SG du Minfi répond à cette question par la négative. « La garantie accordée aux grandes entreprises est de 30%, tandis que celle accordée aux PME est de 70% », va-t-il déclarer, soulignant qu’un certain nombre de facilités ont été octroyées aux entreprises situées dans les zones économiquement sinistrées. Lesquelles pourront, apprend-on, bénéficier d’un taux de couverture allant jusqu’à 60% pour les grandes entreprises et 80% pour les PME.
Conditions d’éligibilité
Comment bénéficier de cette garantie de l’Etat cette année ? Une question que les patrons n’ont pas manqué d’adresser au représentant du ministre des Finances ce 13 septembre. A l’en croire, les conditions d’éligibilité mettent un accent sur la préférence nationale, le dispositif étant exclusivement réservé aux projets à capitaux majoritairement nationaux, ainsi que sur la stabilité financière des entreprises bénéficiaires.
Procédure de demande de garantie
Concernant la procédure de demande de garantie, Gilbert Didier Edoa a cru bon de souligner que le Gouvernement a laissé le soin aux établissement de crédit de recevoir et d’analyser les demandes de crédit, suivant les processus usuels d’analyse des dossiers de crédit. « Ce n’est donc qu’après la validation des dossiers par les établissements de crédit que ceux-ci seront transmis successivement au Comité technique du ministère des Finances, au Comité national de la Dette publique, et enfin, au ministre des Finances pour l’octroi du certificat de garantie qui matérialisera l’engagement de garantie de l’Etat », a-t-il fait savoir. Tout comme il a profité de l’occasion pour appeler à l’implication des banques et microfinances afin que ce dispositif « produise un effet multiplicateur sur le montant des crédits octroyés aux entreprises » cette année.