(EcoFinances) – A l’issue des travaux du Comité ad hoc créé par arrêté du 08 novembre 2024 par le ministre du Travail et de la sécurité sociale (Mintss), Grégoire Owona, en vue de négocier les modalités de traitement des droits des employés de la SGMC (Société des Grands Moulins du Cameroun), suite à l’annonce de la vente de l’entreprise au Cameroun le 16 octobre dernier, les employés de SGMC, représentés à cette rencontre qui s’est déroulée le 14 novembre dernier à Yaoundé par les délégués du personnel, viennent d’écrire du patron du monde du travail et de la sécurité sociale au Cameroun afin qu’il enjoigne à Somdia (représenté par le directeur général de SGMC), de se conformer à toute prescription dudit comité. Et de renoncer à toute démarche défiante vis-à-vis des autorités de la République, qui serait de nature à générer ou entretenir des tensions sociales.
D’après la correspondance adressée au ministre du Travail le 21 novembre dernier, la première rencontre entre les délégués du personnel et le DG de SGMC, Marc Leynaert, ne s’est pas déroulée dans de bonnes conditions. Invité à présenter les propositions de Somdia en relation avec le traitement des intérêts et aspirations du personnel, après cette cession de SGMC au groupe camerounais Cadyst dirigé par Célestin Tawamba (patron du Gecam), ce dernier s’est, apprend-on, contenté d’indiquer vaguement que Somdia respectera les droits des employés, sans donner le contenu de ces droits.
Alors que les délégués du personnel ont fait état du climat d’inquiétude, d’anxiété et de peur qui grandit au sein du personnel depuis l’annonce de la signature du compromis de vente de la SGMC, et qu’ils ont transmis aux membres du Comité un protocole comportant l’essentiel de leurs réclamations dans le cadre de l’opération en cours, le DG de SGMC, sur l’insistance de la présidente du Comité ad hoc, est allé à la rencontre des délégués du personnel pour leur indiquer Somdia a prévu d’accorder deux mois de salaires de base en plus des droits légaux à chaque employé , au titre de la prime d’aurevoir.
Une proposition ridicule, selon les délégués du personnel qui disent être heurté par l’attitude du DG de SGMC, même ils ont néanmoins demandé que « cette proposition soit formulée par écrit et transmise au Comité ad hoc qui donnera ensuite lieu, et sous la houlette dudit Comité, à un examen formel des délégués et une réponse circonstanciée de leur part ».
Plus grave, le DG de SGMC a, apprend-on, remis en cause la légalité du Comité ad hoc, « stipulant qu’il n’était pas dans l’obligation de se conformer aux obligations de ce Comité. Les délégués ont fait observer que cette position de défiance à l’endroit des hautes autorités de la République traduit une volonté de sacrifier les intérêts des employés sur l’autel des seuls intérêts capitalistes ».
Autant de facteurs qui ont amené les représentants des employés à solliciter l’intervention du Mintss. « Nous sollicitons qu’il soit enjoint à Somdia en la personne du directeur général de SGMC, de se conformer à toute prescription du Comité ad hoc, et de renoncer à toute démarche défiante vis-à-vis des autorités de la République, qui serait de nature à générer ou entretenir des tensions sociales », écrivent-ils, priant le patron du Travail et de la sécurité sociale dans le pays d’instruire la convocation (sous de brefs délais) la seconde rencontre du Comité ad hoc afin que Somdia puisse communiquer les réponses attendues d’elle.
Danielle Dikoume