(EcoFinances.Net) – Les États membres de la Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Guinée équatoriale, RCA et Tchad) sont-ils plus prompts à payer leurs dettes envers le Fonds monétaire international (FMI), la Banque mondiale (BM) et la China Eximbank qu’à régler celles qu’ils doivent à la Banque de développement des États de l’Afrique centrale ( Bdeac)? C’est en tout cas ce que pense le ministre camerounais des Finances, Louis Paul Motaze, par ailleurs président de l’assemblée générale des actionnaires de la Bdeac.
Il a fait ce constat au sortir de l’assemblée générale des actionnaires de cette banque de développement qu’il a présidée le 02 juin dernier à Douala.‹‹Comme toute institution, la Banque emprunte de l’argent pour le prêter. Et à l’heure actuelle, la situation n’est pas tout à fait celle que nous aurions souhaitée. Elle n’est pas reluisante››, a-t-il déclaré, déplorant le fait que les États membres de la Cemac sont beaucoup plus prompts à rembourser au FMI, à la BM et à la China Eximbank qu’à la Bdeac.
Une situation qu’il trouve anormale. Raison pour laquelle il a été demandé à la BEAC ( Banque des États de l’Afrique centrale) de verser ce qui est dû et attendu par la Bdeac. ‹‹Nous avons demandé au président de la Banque de voir avec les différents gouvernements et ministres des Finances, si certaines dettes ne peuvent pas être moratoriées››, a indiqué le président de l’assemblée générale des actionnaires.
La rencontre du 02 juin dernier dans la capitale économique camerounaise a également permis aux actionnaires d’apprécier les performances de la Bdeac en 2024. Des chiffres avancés, il ressort que la Banque a réalisé un bénéfice de 3,3 milliards de FCFA l’an dernier, malgré les retards qu’accuse actuellement le paiement de ses dettes.
La dernière AG des actionnaires a aussi permis d’adopter les comptes de 2023 sous la nouvelle norme IFRS (normes comptables internationales mises en place depuis 2005), ainsi que ceux de 2024. Le président de la Bdeac, Dieudonné Evou Mekou, a profité de cette AG pour revenir sur le ‹‹Plan Azobe 2023-2027›› mis en place récemment par la Banque. Et qui a pour but non seulement de faire de la Bdeac le socle du développement durable dans la sous-région, mais également celui de la transformation et la modernisation de la Banque.
JRD
