samedi, 14 juin 2025
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Vente illicite des devises : à Douala, les opérateurs clandestins poursuivent leurs activités malgré le rappel à l’ordre du ministre des Finances

Le change manuel des devises préoccupent les autorités au plus haut point. Ce phénomène met en mal un secteur d’activité pourtant réglementé, fait perdre de l’argent à l’État et ouvre la porte au blanchiment d’argent ainsi qu’au financement du terrorisme. En dépit des nombreuses mises en garde du ministère des Finances contre cette activité illicite, les vielles habitudes semblent avoir la peau dure. Ce mercredi 21 mai 2025 à Douala, ces acteurs clandestins, poursuivaient encore leurs activités dans les rues de la capitale économique. REPORTAGE.

(EcoFlnances.Net) – Fin d’après-midi ordinaire pour les vendeurs de devises étrangères, ce mercredi 21 mai 2025 au lieudit carrefour Akwa Palace, dans le Centre des affaires de Douala, capitale économique du Cameroun.Il est 17h.

Une vingtaine d’opérateurs clandestins dont la moyenne d’âge est de 50 ans a investi les alentours de ce carrefour stratégique du Boulevard de la Liberté.Dans leurs sacs et porte-monnaie, des liasses d’argent, mais surtout des devises étrangères comme l’euro, le dollar, la livre sterling, le naira, le FCFA d’Afrique de l’Ouest, etc,…

Opérateur clandestin, Moussa, la cinquantaine dépassée, ne cesse de héler les passants depuis une vingtaine de minutes. ‹‹Voulez-vous changer des devises étrangères contre du FCFA ou l’inverse ?››, lance-t-il à un homme arborant un costume sombre, aux pas pressés.Ce dernier ne lui répond pas .

Mais l’expert en matière de change clandestin de devises, ne baisse pas les bras. Il sait qu’il finira pas avoir le bon client. ‹‹Jai déjà échangé des euros, livres et dollars contre de la monnaie locale depuis ce matin. A l’heure où nous parlons, j’ai déjà gagné pas moins de 30 000 CFA dans mes différentes transactions. Et ce n’est pas mal››, ajoute-t-il, précisant qu’il exerce ce métier depuis une trentaine d’années.

Crise économique des années 90

En effet, c’est au début des années 1990 que cet ancien étudiant de l’Université de Yaoundé intègre ce métier de change manuel de devises. ‹‹Il y avait les villes mortes, la crise économique, les licenciements dans le public et le privé. Pas d’emplois pour les jeunes diplômés comme nous. Je me suis jeté dans ce travail. Ça fait plus de 30 ans !››, raconte-t-il, précisant qu’il est au courant des avertissements des autorités.

A quelques mètres de là , ses collègues clandestins sévissent devant l’hôtel Akwa Palace, et en face de l’immeuble abritant la direction générale de l’opérateur de la téléphonie mobile MTN.

Plus de quinze vendeurs illicites de devises y attendent patiemment des clients, adossés sur leurs véhicules. Certains devisent et jouent même aux cartes.

La journée est bientôt terminée, mais pas pour ces opérateurs clandestins. A l’Aéroport international de Douala, et contrairement à un passé récent, ils y sont moins nombreux. Ils y opèrent désormais de manière plus discrète. Certains approchent les voyageurs courant après leur vol. Pour ces derniers, il faut gagner le pain quotidien pour nourrir la famille.

Informés de l’épée de Damoclès qui pèse au-dessus de leur tête, certains parmi eux disent n’avoir pas de choix. ‹‹On sait que le ministre des Finances veut qu’on arrête de mener cette activité, mais on va manger quoi avec nos enfants, si on arrête ? ››, s’interroge Giselle T, femme au foyer présente dans cette activité depuis plus de 20 ans.

Activité interdite par la loi

Dans un communiqué rendu public la semaine dernière, le ministre des Finances, Louis Paul Motaze, rappelle que l’exercice de l’activité de change manuel sans agrément est formellement interdit et constitue une infraction punie par des peines privatives de liberté et une amende de 05 millions de FCFA, assortie de la cession immédiate des devises, conformément aux textes communautaires encadrant cette activité.

Pour sa part, les usagers qui se ravitaillent auprès du marché noir s’exposent aux risques de recevoir de la fausse monnaie, participant implicitement aux activités de blanchiment d’argent et de financement du terrorisme.

Raison pour laquelle il demande ‹‹ à tous les changeurs clandestins de cesser immédiatement cette activité Illégale, et de se rapprocher des services compétents du ministère des Finances, pour solliciter soit un agrément ou alors acquérir le statut d’agent mandaté auprès des bureaux de change agréés, le cas échéant sous peine de poursuites judiciaires ››.

JRD

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