(EcoFinances.Net) – Monsieur le président, vous venez de faire accoster au Port de Kribi le plus gros porte-conteneurs au monde, le MSC Türkiye. Quelle est la symbolique de cet acte, lorsqu’on sait qu’il y a seulement un an, vous redéfinissiez la stratégie d’AGL en Afrique ?
En fait , ce n’est pas nous qui avons fait accoster ce navire. C’est le résultat de la stratégie des autorités camerounaises en matière portuaire qui a permis que ce navire accoste ici. Et pour la première fois , un navire de 24 000 EVP. Un navire qui, avec ses 400 m de long et 62 m de large, a pu accoster au Cameroun et être traité, manutentionné par les équipements du Cameroun.
Et ça, c’est a été possible, parce qu’il y a plus de dix ans , les autorités camerounaises, sous l’impulsion et la vision du président Biya, ont lancé la construction du Port autonome de Kribi (PAK). Le rôle d’AGL a été d’accompagner ce projet, d’apporter son expertise pour sa mise en œuvre ,la définition des procédures, et aussi ,accompagner les investissements, etc…
Aujourd’hui, nous sommes dans la Phase II qui est achevée et qui est mise en service ce jour ( vendredi 9 mai 2025, Ndlr).La phase II consiste en un terminal de 750 m de quai équipé de 07 portiques de quai dont cinq ( 05) nouveaux portiques qui étaient des portiques que vous avez vus et qui sont là, qui permettent de manutentionner des géants des mers comme le MSC Turkiye.
Peut-on dire aujourd’hui que Kribi devient l’un des ports au cœur de la stratégie d’AGL en Afrique ?
Bien sûr. Kribi est un port très important sur la façade Atlantique. Et c’est un port qui s’appelle un hub, qui est appelé à desservir des ports régionaux, et aussi à permettre aux investisseurs, aux commerçants, aux industriels qui vont s’installer à Kribi, de faire du commerce avec le reste du monde. Avec le reste de l’Afrique , et dans les meilleures conditions.
Kribi est aussi une chance pour le Port de Douala, parce que transbordent désormais à Kribi les conteneurs qui vont à Douala. C’est-à-dire que grâce au Port de Kribi , les opérations de transbordement, qui étaient faites auparavant dans d’autres pays comme le Maroc, sont maintenant faites à Kribi. Ce qui a permis de créer des emplois. Aujourd’hui, il y a plus de 750 Camerounais qui travaillent chez Kribi Conteneurs Terminal (KCT).
Un mot pour l’avenir. Comment voyez-vous les opérations d’AGL au Cameroun en particulier ?
Je suis très optimiste pour la suite. Maintenant, ce que nous allons faire c’est aussi d’investir dans le développement de la zone industrielle et logistique, dans le cadre d’un consortium qui comprendra tout d’abord le PAK, ensuite AGL, le groupe Belmond , CHEC et autres .
L’objectif de cette zone industrielle et logistique, c’est de permettre à des acteurs industriels et commerçants , de venir s’installer et faire du commerce dans les meilleures conditions possibles. Et notamment, dans de bonnes conditions logistiques. Donc, nous comptons exporter et importer par Kribi.
Etes-vous en discussion avec le gouvernement pour vous impliquer dans le financement de la construction de la voie ferrée entre Edéa-Kribi et la réhabilitation de la route reliant les deux villes ?
Nous sommes intéressés par le développement de la connectivité entre Kribi et Edéa, et le reste du pays. Et notamment, sur la partie ferroviaire. Oui, nous sommes intéressés.
Au niveau africain, quels sont les projets que vous avez en termes d’investissement pour le continent?
Le groupe AGL investit sur le long terme en Afrique. Nous avons cette année une enveloppe d’investissement de plus de 600 millions d’euros (394 milliards de FCFA) , dans la logique d’accompagner les transformations de l’Afrique dans les grands secteurs dans lesquels l’Afrique peut bâtir son émergence.
Nous parlons des secteurs de la transition énergétique, le développement du commerce infra-africain et aussi la digitalisation. Nous allons nous déployer et déployer des infrastructures du savoir-faire dans tous ces secteurs-là.
Quels sont les pays africains qui sont appelés à bénéficier le plus de cette gosse enveloppe de 600 millions d’euros cette année ?
Nous sommes présents dans 47 pays africains et l’objectif fixé à tous nos patrons c’est de contribuer au développement économique de tous ces pays. Ensuite , le développement dépendra aussi beaucoup du leadership national dans les pays.
Propos recueillis par Joseph Roland Djotié
