(EcoFinances.Net) – Plus d’une trentaine d’entreprises et groupements ont postulé pour les contrats de construction du barrage hydroélectrique de Kikot d’une capacité de 500 MW en projet au Cameroun, d’après une source interne à Kikot Mbebe Hydro Power Company (KHPC) , l’entreprise en charge du pilotage de ce méga projet.
En effet, le 06 mai dernier, la data room, plateforme numérique mise en place pour recevoir les candidatures des potentiels constructeurs du futur barrage, conformément aux standards définis par la Banque mondiale, a été officiellement ouverte au cours d’une cérémonie à la salle de réunion de l’hôtel Starland de Yaoundé. C’était au lendemain de la date de clôture du dépôt des candidatures au processus de sélection initiale qui avait été fixée au 05 mai 2025 à 18h.
‹‹Ce processus est une étape clé dans les opérations préparatoires à la construction des ouvrages du projet. Les participants présents (représentants du gouvernement, responsables de KHPC) , ainsi que les constructeurs candidats connectés à distance, ont pu constater contradictoirement, sous l’œil d’un huissier de justice dûment mandaté à cet effet, l’ouverture des lettres de candidatures et la liste des noms des constructeurs ayant déposé un dossier de candidature››, indique un communiqué datant du 06 mai.
Selon un cadre de KHPC approché par EcoFinances.Net, la suite du processus de sélection des candidats prévoit l’analyse des dossiers des entreprises ayant postulé. Une étape qui, apprend-on, débouchera sur lune liste définitive qui prendra en compte les critères leur permettant de participer à l’appel d’offres final. D’après les prévisions actuelles, la période allant d’août à septembre 2025 a été retenue pour le lancement de cet appel d’offres. Mais en attendant, difficile d’avoir une idée de l’identité des différents postulants.
A KHPC, on préfère pour l’instant garder le silence à ce sujet, en raison de diverses contraintes à la fois juridiques et stratégiques. Par contre, l’on sait que les candidats ayant postulé viennent des régions du monde comme l’Europe et l’Asie, et même l’Afrique (Cameroun).
Projet d’un montant de 656 milliards de FCFA
Pour rappel, l’invitation à sélection initiative lancée le 27 janvier dernier par le directeur général de KHPC, Christophe Avognon, donnait l’occasion aux candidats de soumissionner à un ou plusieurs lots parmi les 03 lots proposés. A savoir, le lot génie-civil, comprenant les travaux de génie-civil et les équipements hydromécaniques du barrage usine, ainsi que les structures métalliques ; le lot électromécanique comprenant les travaux et les équipements électromécaniques pour l’usine, ainsi que les travaux de génie-civil de second œuvre de l’usine. Et enfin, le lot ligne et poste, qui comprend la construction de la ligne d’évacuation de l’énergie et des liaisons poste-usine.
D’après des sources internes à KHPC, dont le capital est fourni à hauteur de 50% par EDF ( Électricité de France) et à 50% par l’État du Cameroun, l’aménagement hydroélectrique de ce barrage sera équipé d’un barrage de près de 1200 mètres de long et d’une usine disposant de 06 turbines Kaplan d’une puissance de 83,3 mégawatts (MW) chacune, avec une hauteur de chute de l’ordre de 35 mètres.
Ce projet, dont le coût est estimé à 656 milliards de FCFA (01 milliard d’euros), d’après les premières estimations d’EDF, est prévu pour démarrer l’année prochaine, pour une livraison des travaux d’ici 2030. L’argent étant le nerf de la guerre, il viendra des partenaires financiers du Cameroun tels que la Banque mondiale, via la SFI, sa filiale spécialisée dans le financement du secteur privé, et d’autres bailleurs de fonds.
Selon Valérie Levkov, directrice Afrique, Moyen-Orient et Méditerranée orientale du groupe EDF, ‹‹le barrage de Kikok deviendra , à terme, non seulement la plus grosse centrale de production d’électricité du Cameroun, devant Nachtigal (420 MW), mais aussi la plus grande infrastructure bas-carbone jamais réalisée dans la sous-région››.
Joseph Roland Djotié