(EcoFinances.Net) – Les six tracteurs d’une puissance de 100 chevaux chacun et d’une valeur globale de 180 millions de FCFA, qui ont été remis , le 25 avril dernier à Yaoundé , à quatre (04) agropoles ( Ntui dans le Centre, Ouro Dolé dans le Nord, Batouri à l’Est , Ngaoundéré dans l’Adamaoua), par le ministre de l’Economie, de la planification et de l’aménagement du territoire (Minepat), Alamine Ousmane Mey, en présence de ses collègues ministres de l’Elevage, des pêches et des industries animales (Minepia),ainsi que de l’Agriculture et du développement rural (Minader), devrait permettre de produire 9850 tonnes de manioc transformé par an, selon une note d’information du ministère de l’Economie datant du 16 avril dernier.
Si cet objectif venait à être atteint, cela permettrait d’améliorer légèrement les quantités de manioc transformé en farine dans le pays, dans un contexte où le potentiel de production de farine panifiable de manioc au Cameroun est de 01 million de tonnes l’année, si le pays réussit à produire et à consacrer à la transformation 06 millions de tonnes de manioc brut.
La production nationale de farine de manioc étant actuellement presqu’ inexistante, compte tenu des besoins qui restent immenses, cet objectif assigné à ces agropoles arrive aussi au moment où la production annuelle de manioc ( à l’état brut) peine encore à répondre à la demande nationale. Car sur les près de 50 millions de tonnes de manioc attendues par an par les consommateurs, seulement à peine 19 millions de tonnes sont actuellement produites chaque année, d’après les données officielles.
Or, pour approvisionner les usines de transformation en matière première, il faut, d’après les experts, non seulement combler le déficit de la production nationale actuellement de 31 millions de tonnes par an, mais aussi et surtout être en mesure de produire l’excédent dont l’industrie a besoin pour la transformation (afin d’éviter l’inflation du prix du manioc sur le marché). Ce qui n’est pas encore le cas.
Bien que les ambitions du gouvernement semblent nobles, elles restent cependant limitées étant donné l’ampleur des besoins des ménages et entreprises de transformation en manioc. Dans la mesure où , à travers des programmes comme le Piisah (Plan intégré d’import-substitution agropastoral et halieutique) 2024-2026, il est envisagé de produire seulement 02 millions de tonnes de manioc pour soutenir la consommation, et 195 750 tonnes de manioc transformé en farine dans le pays. Tout un programme dont la matérialisation passera par l’aménagement des milliers d’hectares de terres cultivables, la production des centaines de millions de boutures de manioc, ou encore la mise en place d’infrastructures de conservation frigorifique des dérivés de cette tubercule.
En dehors des 9850 tonnes de manioc transformé attendues de ces agropoles par an, le gouvernement compte également sur ces derniers pour produire annuellement 2200 tonnes de maïs, et 10 300 têtes de bétail pour l’approvisionnement en viande bovine.
JRD
