(EcoFinances.Net) – Les journalistes camerounais travaillent dans un contexte difficile, selon la présidente nationale du Syndicat national des journalistes du Cameroun (SNJC), Marion Obam, qui était face à la presse, ce mardi 29 avril 2025 à Douala, à l’occasion du lancement de la semaine de la presse, en prélude à la célébration, le 03 mai prochain, de l’édition 2025 de la Journée mondiale de la liberté de la presse.
« Les hommes et femmes des médias au Cameroun travaillent dans un contexte qui est très difficile. C’est-à-dire que nous avons une loi qui est complètement dépassée. Nous avons une convention collective signée depuis 2008 mais qui n’est toujours pas appliquée. Nous avons beaucoup de jeunes confrères et consœurs qui n’ont pas de contrat de travail et qui n’ont pas de salaires », a-t-elle déclaré, devant un parterre d’hommes et femmes des médias de la capitale économique.
A en croire Marion Obam, l’environnement dans lequel travaillent les seigneurs de la plume au quotidien reste difficile alors que le pays tout entier prépare une élection présidentielle, prévue se dérouler d’après le calendrier officiel au mois d’octobre 2025 (sauf changement de dernière). Pour l’ancienne journaliste du quotidien Mutations, les patrons de presse, qui emploient des journalistes, doivent pouvoir garantir un minimum à ces employés ou journalistes-là. Tout comme le gouvernement devrait faire l’effort de mettre en place un cadre susceptible d’améliorer les conditions de travail des journalistes.
La question de la sécurité des journalistes préoccupe au plus haut point le bureau exécutif du SNJC. Et sa présidente nationale n’a pas manqué de s’y appesantir lors de sa sortie médiatique ce 29 avril à Douala. « D’ailleurs, nous revenons sur la question de la sécurité des journalistes dans notre pays. Car, dans aucune loi au Cameroun, il y a un seul dispositif qui protège les journalistes. Ce qui n’est pas normal, pourtant nous sommes des partenaires sociaux du gouvernement. Et nous donnons l’information à des millions de Camerounais au quotidien », déplore la présidente Marion Obam.
Afin de faire entendre la voix des milliers de journalistes camerounais exerçant dans des conditions exécrables, le SNJC a élaboré tout un programme. Hormis la conférence de presse de lancement qui s’est déroulée ce 29 avril, le Syndicat a organisé ce mercredi 30 avril 2025 à l’Ecole Supérieure de Gestion (ESG) de Douala , un débat avec les étudiants de la filière Journalisme et communication sur l’impact de l’IA (intelligence artificielle) sur la liberté de la presse et les médias.
Et en dehors de la région du Littoral, des manifestations auront lieu dans les neuf autres régions du pays en cette période où les journalistes peuvent revendiquer leurs droits. Une cérémonie des Awards est annoncée dans la région du Nord-Ouest où des confrères continuent de travailler, malgré les nombreuses pressions subies dans un contexte de crise socio-politique. Tout comme à Maroua, dans l’Extrême-Nord, les membres du SJNC ont au programme la relance des Clubs journaux. Au Sud, des festivals sont aussi prévus.
Cependant, le point d’orgue de cette semaine de la presse sera atteint le 03 mai prochain. Une table-ronde est d’ailleurs prévue à l’Hôtel Onomo de Bonanjo, avec des personnes ressources de haut vol sur l’impact de l’IA avec les élections présidentielles qui arrivent. Et puis la boucle sera bouclée par un vernissage.
« Le vernissage est un autre point très important de nos activités. Parce que les médias travaillent beaucoup avec les images, les caricatures, etc… Le SNJC a donc fait ce vernissage pour permettre aussi de voir quels sont les visages de la liberté de la presse au Cameroun. Ce sera le 03 mai dans les murs de l’Hotel Onomo, à partir de 14 h », conclut la présidente nationale du SNJC.
JRD.