lundi, 28 avril 2025
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Déchets ménagers à Yaoundé et Douala : l’inadéquation entre les besoins et ressources disponibles à l’origine du problème

C’est ce qu’indique le directeur d’Hygiène et salubrité du Cameroun (Hysacam), Jean-Pierre Ymele, dans une interview accordée au quotidien gouvernement (Cameroon tribune), le 26 février 2025.

(EcoFinances.Net) – L’inadéquation entre les besoins des villes en matière de propreté et les ressources disponibles fait partie des principaux facteurs à l’origine de l’amoncellement des tas d’immondices dans les rues des différentes villes du pays dont Yaoundé et Douala, selon Jean-Pierre Ymele, directeur général d’Hygiène et salubrité du Cameroun (Hysacam), qui explique,  dans une interview accordée au quotidien gouvernement (Cameroon tribune) le 26 février dernier,  les raisons pour lesquelles ce problème semble  se répéter depuis quelques années.

D’après le chef d’entreprise, les objectifs contractuels de collecte sont inférieurs au niveau de production des déchets de la ville qui augmentent avec l’accroissement accéléré de la population. Vingt mille (20 000) tonnes d’ordures ménagères s’ajoutent, apprend-on, chaque année à Yaoundé (idem pour Douala), alors que les ressources y affectées ont plutôt baissé ces dernières années.

Autre problème, l’absence d’infrastructures qui auraient pu permettre d’atténuer les effets de cette inadéquation des budgets. « Le conditionnement des déchets à la base par des poubelles reste problématique. Ainsi, moins de 5% des ménages de nos grandes villes ont des poubelles domestiques appropriées. Ce qui induit une sortie des déchets à temps et à contretemps, et donc en incohérence avec la programmation des circuits de collecte. C’est l’espace public qui est devenu la poubelle où les ménages viennent déposer leurs déchets », explique le patron d’Hysacam.

20 000 litres de carburant consommées par jour

Tout comme il fait savoir qu’en plus des problèmes administratifs qui sont connus, mais qui malheursement perdurent à Yaoundé (où l’entreprise travaille sans contrat), il y également des problèmes d’ordre financier qui constituent sans doute l’ossature de ces dysfonctionnements.

A en croire Jean-Pierre Ymele, la gestion des déchets urbains est une activité à feu continu qui ne s’accommode pas de rupture.Elle exige que des ressources soient disponibles de manière constante. « Pour prendre un exemple, la consommation du carburant dans les Agences Hysacam de Yaoundé et de Douala est de l’ordre de 20 000 litres par jour. Il est facile d’imaginer les conséquences d’une journée sans carburant sur l’état de propreté de ces deux villes. Il faut y ajouter les charges salariales, les charges d’entretien de matériel qui ne peuvent souffrir de délai », déclare-t-il

Avant d’ajouter : « Or, nous sommes régulièrement en situation de créances permanente sur les partenaires. Depuis au moins six ans, nous terminons chaque exercice avec des impayés équivalant à six mois, voire plus, de prestations. Je crois que la situation doit être la même chez les concurrents quand on regarde globalement le niveau de propreté de la ville. Le problème n’est donc pas Hysacam comme on aurait pu le penser ».

Mesures urgentes à déployer

Face à cette situation, le gouvernement étudie actuellement des pistes de solutions susceptibles de permettre de régler durablement cette problématique, notamment au niveau de la fiscalité de porte et au niveau budgétaire. Des efforts que salue le DG d’Hysacam, mais qui dit attendre encore d’en avoir toutes les retombées au niveau de la trésorerie de l’entreprise.

Cependant, il pense qu’on pourrait rendre le dispositif plus efficace en mettant en place un mécanisme qui permettrait de collecter la taxe spéciale dédiée au financement de cette activité et de la verser directement dans un compte d’opérations. Ceci, sans passer par le compte unique du Trésor où, selon lui, la demande est très forte, compte tenu de la nature de cette activité, qui est à feu continu.

Hormis ces mesures, Jean-Pierre Ymele indique qu’il faut investir dans les infrastructures de propreté pour que la structure de l’habitat individuel ou collectif et de l’urbanisation intègre en amont la production des déchets. « Ce qui implique que chaque logement collectif soit conçu comme un lieu de vie et donc un lieu de production de déchets qui doit par conséquent disposer d’un local poubelle et d’une poubelle », souligne-t-il.

Tout comme il propose que des investissements conséquents soient faits dans les centres de transfert et les centres de regroupement. « Pour ce qui est de la ville spécifique de Yaoundé, au moins trois centres de transfert des déchets et une centaine de points de regroupement dans les quartiers sont nécessaires », déclare le DG d’Hysacam

A l’en croire, la mise en place d’un nouveau Centre de traitement des déchets a l’avantage qu’elle permettrait à la ville de tourner vers l’économie circulaire. « Actuellement, nous disposons de 10 à 15% de déchets recyclables qui sont repris en partie par des sociétés de la place. La partie restante est constituée de déchets organiques qui peuvent être exploités pour la production d’électricité à partir des solutions innovantes disponibles aujourd’hui telles que la méthanisation, la pyrolyse ou la gazéification, ou encore, pour la production du compost », fait-t-il savoir.

Cependant, il s’agit d’investissements lourds qui nécessitent, apprend-on, une action gouvernementale forte. « (…) Que cette problématique soit aussi récurrente, montre qu’il y a un problème de fond certainement lié à l’importance des moyens à mobilisés », conclut Jean-Pierre Ymele.

JRD

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