(EcoFinances.Net) – Camrail (Cameroon Railways), le concessionnaire du chemin de fer camerounais depuis 1999, ne transporte que 6,92% des matières premières pour le ciment et à destination du Tchad, selon le directeur commercial de l’entreprise, Alain Minoue, qui s’est entretenu avec la presse, le 19 mars 2025 à Douala, précisant que la récente pénurie de ciment au Tchad ne saurait être attribuée à la filiale locale d’Africa Global Logistics (AGL).
« Quand on nous accuse relativement au retard accusé dans la livraison du clinker au Tchad, je dis que c’est quand même une excuse facile », a-t-il déclaré, précisant que 94% du ciment (et des matières premières comme le clinker) partant du Cameroun pour le Tchad se fait par route. A en croire ce haut responsable de l’entreprise, un accord avait pourtant été signé en 2024 entre Camrail et le Tchad pour le transport de 60 000 tonnes de ciment, mais aucune cargaison ne lui a à ce jour été confiée. Le transport routier ayant jusqu’ici été privilégié par les clients tchadiens, apprend-on.
Pour régler durablement cette question, une réunion entre la direction générale de Camrail et les partenaires économiques tchadiens a eu lieu le 18 mars dernier dans la capitale économique. « Au terme de cette rencontre, les deux parties ont convenu de travailler, dans le cadre d’une commission, sur la programmation du chargement des marchandises », explique un responsable de Camrail, qui ajoute qu’il a même été convenu d’augmenter le volume de marchandises au niveau du point de chargement des conteneurs à la gare de Bessengue (à Douala).
Bien que victime de huit (08) déraillements et deux (02) incidents majeurs impactant la traction entre janvier et mars 2025, Camrail, dont 70% des capacités de transport sont dédiées aux produits de première nécessité (riz, sucre, huiles végétales, etc…) à destination du Tchad, assure avoir pris les mesures (mobilisation des ressources) qui s’imposent afin d’améliorer les délais de livraison des marchandises. Tout comme, depuis le 1er mars 2025, 271 wagons ont été envoyés de Douala pour Ngaoundéré, contre 214 wagons envoyés de Ngaoundéré à Douala.
Par ailleurs, et sur le court et moyen terme, l’entreprise prévoit d’acquérir 100 wagons et 10 locomotives à forte capacité sur cinq (05) ans. Tout comme il est prévu le renouvellement de 330 km de voie ferrée entre Bélabo (région de l’Est) et Ngaoundéré (région de l’Adamaoua) dans le cadre du Programme quinquennal N°2. Des actions qui non seulement permettront d’optimiser le transport des marchandises, mais qui vont aussi et surtout contribuer au décongestionnement du Port de Douala et fluidifier la logistique.
JRD