jeudi, 10 octobre 2024
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Industrie minière : Après l’abandon du projet par le français Eramet, le rutile d’Akonolinga intéresse des partenaires qui toquent déjà aux portes de la Sonamines

Le directeur général de la Sonamines, Serge Hervé Boyogueno, a effectué une descente sur le site du projet le 05 septembre 2024 avec ses équipes.

(EcoFinances) – Après l’abandon du projet d’exploitation de rutile d’Akonolinga, dans le département du Nyong-et-Mfoumou (région du Centre), par Eramet (entreprise minière et métallurgique française),  trois partenaires toquent déjà aux portes de la Société nationale des mines (Sonamines) pour mettre en exploitation ce gisement, selon l’édition du quotidien Cameroon tribune (CT) du vendredi 06 septembre dernier , qui renseigne que le directeur général de la Sonamines, Serge Hervé Boyogueno, a effectué une descente sur le site du projet le 05 septembre 2024 avec ses équipes.

« Cette descente a pour but d’amorcer les discussions avec les autorités administratives et traditionnelles, de toucher du doigt les sites qui ont fait l’objet des travaux de recherche, de visiter l’unité de recherche Mbape dont le bail arrive à expiration ce mois de septembre, ainsi que le laboratoire et de savoir dans quel état ces installations se trouvent », a-t-il confié aux reporters du quotidien gouvernemental.

Avant d’ajouter : « Nous allons élaborer une stratégie de reprise en main du projet à proposer au gouvernement qui devra préciser la manière par laquelle la Sonamines entend conduire ce projet. Ce sera soit en permis d’exploitation ou permis de recherche pour pouvoir boucler les dernières étapes. L’autre hypothèse consisterait à recourir à des partenaires. Trois (03) frappent déjà aux portes de la Sonamines. Mais le plus important est de savoir quoi faire pour mettre en exploitation ce gisement en nous appuyant sur ce qui a déjà été fait par Eramet ».

Les raisons de l’abandon du projet par Eramet

La décision du top management d’élaborer une stratégie de reprise en main du projet intervient en effet plusieurs mois après que la société Eramet ait abandonné le projet. En octobre 2023, Eramet a déclaré que les contraintes environnementales ne lui permettaient pas d’envisage une exploitation efficace durable de ce gisement. Alors même que deux tests et essais d’extraction ont permis d’obtenir 95% de concentré de rutile premium à l’aide du Mbape. 

Selon Eramet, la gestion de l’aspect environnemental du projet nécessitait que soient déployés d’importants moyens, sans pour autant que la rentabilité en soit garantie. Incapable donc de passer à l’étape d’exploitation de ce gisement de rutile, l’entreprise se devait de rétrocéder les données géologiques et minières issues de leurs travaux de recherche au ministère en charge des Mines et au Mbape resté sur le site.

A défaut de confier la continuité du projet à une autre entreprises, la Sonamines, en tant que bras séculier de l’Etat dans le secteur minier et partenaire des entreprises minières, pourrait elle-même conduire le projet. D’ailleurs les textes en vigueur dans le secteur minier l’y autorise. D’après l’article 38 de la loi du 19 décembre 2023 portant code minier, « les sites contenant des gisements antérieurement mis en évidence et abandonnés ou retirés à leur découvreur sont systématiquement rétrocédés à l’organisme public dument mandaté ».

Une matière première indispensable dans l’industrie aéronautique

Pendant sa descente du 05 septembre dernier, le DG de la Sonamines et ses équipes ont, apprend-on, visité plusieurs sites du projet. Occasion pendant laquelle, Serge Hervé Boyogueno a également inventorié le matériel ayant servi à Eramet Cameroun dans la certification des réserves et apprécié l’état des équipements. Le rutile d’Akonolinga, qui est une matière première utilisée dans la fabrication des cockpits d’avions, des plâtres et baguettes de soudure, de la peinture, etc…, est reconnu mondialement pour sa pureté et sa qualité avec une forte teneur  estimée à plus de 95%.

Selon nos confrères de CT, le Cameroun était, pendant la 2nde guerre mondiale, le 3ème producteur mondial de cette matière première produite (à l’époque) de façon rudimentaire dans la localité d’Akonolinga.

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