(EcoFinances) – Les réserves de change de la BEAC (Banque des Etats de l’Afrique Centrale) semble stagner depuis des mois. Elles se sont situées à 6642 milliards de FCFA au 30 avril 2024, en baisse de 12,8% en glissement annuel, d’après le rapport sur la politique monétaire publié au mois de juin 2024. Une situation qui s’explique par un accroissement des besoins en devises de la zone.
Même s’il faut reconnaître qu’entre juillet 2023 et avril 2024, les réserves de change de la BEAC ont affiché une évolution relativement stable, avec une moyenne mensuelle autour de 6652,3 milliards de FCFA. Ce qui fait que le taux de couverture extérieure de la monnaie est revenu à 73,5%, contre 74,9% un an auparavant, reflétant, apprend-on, la baisse observée des avoirs extérieurs de la zone.
A en croire, les experts, les réserves de change sont des réserves en monnaies étrangères ou en or détenues par les Banques centrales. Leur importance économique varie fortement selon la situation des différents pays.
Le gouverneur de la Banque centrale, Yvon Sana Bangui, qui est par ailleurs le président du Comité de politique monétaire (CPM de la BEAC), souhaite améliorer la situation des réserves de change en les portant au moins à 7285 milliards d’ici la fin de l’exercice en cours. Ce qui devrait correspondre à un taux de couverture extérieure de la monnaie de 78,4%n contre 74,8% en décembre 2023, et à 4,79 en mois d’importations de biens et services, contre 4,82 mois en 2023.
Pour atteindre cet objectif d’ici la fin d’année, Yvon Sana Bangui , qui était face aux médias au mois de juin 2024 à Yaoundé, plaide pour une réhabilitation rapide de la Sonara (Société nationale de raffinage) au Cameroun. Car ce pays, qui est la locomotive économique de la sous-région, importe, depuis l’incendie qui a ravagé les installations de la Sonara en 2019, beaucoup de produits pétroliers finis. Ce qui ne manque pas d’éroder les réserves de change exploitées de manière solidaire par les autres pays de la Cemac.Car, il faut le rappeler, le Cameroun, contribue depuis quelques années aux réserves de change de la Cemac à hauteur d’environ 75 à 80% chaque année. Le gouverneur de la BEAC semble convaincu de que ce l’arrêt ou la réduction des importations massives des produits pétroliers, grâce à la reprise des activités de la Sonara, permettrait sans doute de booster les réserves de change qui profitent à tous les pays de la Cemac.