(EcoFinances) – En attendant que soient rendus publics les chiffres du mois de mai relatifs au volume de bananes exportés par les différents acteurs (producteurs et exportateurs) de la filière banane, les deux principales agro-industries de ce secteur d’activité que sont les Plantations du Haut Penja (PHP) et la Cameroon Development Corporation (CDC) ont exporté moins de bananes au cours des quatre (04) premiers mois de l’exercice 2024, comparativement à la même période en 2023, selon les données compilées et publiées récemment par l’Association bananière du Cameroun (Assobacam), qui assure la représentation et la défense des intérêts des producteurs vis-à-vis des tiers et des pouvoirs publics nationaux ou étrangers.
Les données relatives à la performance de cette filière donnent à voir que, de janvier à avril 2024, la PHP et la CDC ont respectivement exporté 51 395 tonnes et 10 255 tonnes de bananes vers les marchés internationaux, contre 54 336 tonnes et 9092 tonnes de bananes au cours de la même période en 2023. Calculette en main, le volume de bananes exportées par la PHP enregistre une baisse de 2941 tonnes, tandis que celui de la CDC recule, pour sa part, de 1163 tonnes.
Par contre, la seule entreprise qui se démarque (ou qui sort du lot) c’est bel et bien la société Boh Plantations Plc dont la production pendant le 1er quadrimestriel de l’exercice 2024 s’est plutôt améliorée, puisque celle-ci s’est établie à 4036 tonnes, contre 3707 tonnes au cours de la même période l’année dernière.
En dépit de l’entrée en production des plantations du 4ème producteur et exportateur de bananes dans ce secteur clé de l’économie dès juin 2023, et qui n’est autre que la Compagnie des bananes de Mondoni (CDBM), l’on peut voir que le volume global de bananes produites et exportées durant les quatre premiers mois de 2024 ne s’est situé qu’autour de 67 500 tonnes, contre 68 874 tonnes entre janvier et avril 2023.
La CDBM produit 3517 tonnes de janvier et avril 2024
L’écart de production entre les deux périodes, malgré le fait que la CDBM a injecté jusqu’à 3517 tonnes de bananes durant les quatre premiers mois de 2024, n’est que de 1375 tonnes. Ce qui démontre tout simplement que la filière ne s’est pas bien portée pendant le 1er quadrimestriel de cette année, et qu’elle aurait pu faire mieux grâce à l’arrivée de la CDBM.
Bien que l’Assobacam ne s’appesantit pas sur les facteurs pouvant justifier cette contreperformance, l’on pourrait, toutefois, tenter un rapprochement avec les divers défis que rencontre la filière banane nationale au rang desquels les effets néfastes des changements climatiques, la rareté des investisseurs dans ce secteur d’activité, l’invasion des plantations par les ravageurs, pour ne citer que ces éléments.
Pour rappel, la banane fait partie des principaux produits d’exportation grâce auxquels le Cameroun parvient à capter chaque année les précieuses devises sont il a besoin pour réduire son déficit commercial et s’approvisionner. Les données officielles renseignent en effet que ce seul produit d’exportation permet au pays d’engranger la rondelette somme d’environ 40 milliards de FCFA par an.